Philae (Rosetta) prêt à atterrir sur la comète 67P

 Pour Agreg et CAPES
Thèmes : astronomie, exploration spatiale, système solaire

 
  Contribution proposée par Philippe Sarda
 
Site d'atterrissage de Philae © ESA/Rosetta/MPS for OSIRIS Team MPS/UPD/LAM/IAA/SSO/INTA/UPM/DASP/IDA
Le 15 septembre, l’Agence Spatiale Européenne (ESA) a annoncé officiellement le choix du site sur lequel se posera l’atterrisseur Philae, sur la comète 67P/Churyumov–Gerasimenko (dont le noyau fait approximativement 4 km x 3,5 km). Philae est un composant de la mission Rosetta qui est la première mission de l’histoire à aller à la rencontre d’une comète, à l’accompagner dans son voyage jusqu’au Soleil, à y poser un atterrisseur.
 Cette rencontre se fait à 405 millions de kilomètres de la Terre, entre les orbites de Mars et Jupiter, après 10 années de voyage.
Les comètes sont des objets primitifs du système solaire, composé d'un noyau de glace et de poussière, que l’on soupçonne d’avoir apporté l’eau sur la Terre, et peut-être même les ingrédients nécessaires au développement de la vie. Mieux connaître les comètes, c’est donc aussi mieux connaître nos origines. Une quête exaltante à laquelle Rosetta apporte d’ores et déjà une contribution historique avec ce rendez-vous et les futures mesures in situ que son atterrisseur Philae devrait fournir, conjointement à celles de l’orbiteur.

Les dernières images acquises la caméra Osiris montrent une incroyable richesse de structures (piliers, cheminées) qui témoignent de l’activité passée de la comète lors de ses passages précédents près du Soleil. Un premier et bref sursaut d’activité a été observé fin avril. La comète est donc déjà active et les images de fin juillet montrent nettement une coma, enveloppe de gaz et de poussières qui se dégagent du noyau à son approche du Soleil.
Durant la même période, les premières mesures de l’instrument MIRO (Microwave Instrument for the Rosetta Orbiter) ont montré que la comète dégageait près de 300 millilitres d’eau chaque seconde.
L’instrument VIRTIS (Visible and Infrared Thermal Imaging Spectrometer), quant à lui nous apprenait - à partir de la mesure de la température moyenne de la comète (-70°C) - que la surface de son noyau est probablement composée majoritairement de poussières sombres qui la rendent peu réfléchissante à la lumière du Soleil et donc plus chaude que si elle eut été recouverte de glace pure.
La forme générale de la comète et sa configuration "binaire en contact" pourrait illustrer magnifiquement le processus clé d'accrétion des petits corps, qui a conduit à la formation de notre système solaire tel que nous le connaissons actuellement. Les deux composantes du noyau de 67P/C-G se sont probablement rencontrées à une vitesse de l'ordre de quelques mètres par seconde conduisant à leur imbrication constructive.
 Le site choisi pour l'atterrisseur offre un très bon potentiel scientifique tout en assurant les meilleures conditions d’atterrissage possible pour Philae et la possibilité d’exploiter au mieux ses ressources en énergie.
L’atterrisseur devrait atteindre la surface de la comète le 11 novembre 2014 ; il réalisera des mesures approfondies pour caractériser le noyau in situ, ce qui constituera une grande première. 

Sur le site choisi, la majeure partie des pentes font moins de 30° par rapport à la verticale locale, ce qui limite les risques de voir l’atterrisseur se renverser lorsqu’il touchera la surface. Ce site est également peu rocailleux et reçoit suffisamment de lumière au quotidien pour que Philae puisse recharger ses batteries et poursuivre sa mission scientifique à la surface, après la phase initiale pendant laquelle il est alimenté par une pile. 


Sur les comètes comme sur Terre, recharger les batteries des appareils électroniques est une quête constante !!
Voir la modélisation de l'atterrissage de Philae sur la comète (qui aura lieu en vrai le 11 Novembre 2014)
Source:  Actualités du CNRS-INSU
http://www.insu.cnrs.fr/node/4945
http://www.insu.cnrs.fr/node/4971
http://www.insu.cnrs.fr/node/5004

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