Le réchauffement climatique menace la résilience des végétaux après une période de sécheresse

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Thèmes : la plante et l'eau, productivité primaire, réchauffement climatique

Les végétaux sont, selon les espèces, plus ou moins adaptés à survivre pendant les périodes de sécheresse. Les mécanismes commencent à être bien connus, mais par contre il reste beaucoup d'inconnues sur la manière dont les végétaux se comportent lorsque la pluviométrie revient à la normale.

Des chercheurs américains viennent de publier une étude à l'échelle globale qui permet d'estimer la durée de retour à une production primaire normale après une période de sécheresse. Ils ont utilisé un indice qui combine la température, l'humidité des sols, le niveau récent de précipitations et la demande des plantes en eau. Puis ils ont croisé ces données avec celles des satellites qui mesurent la productivité primaire. 

Carte des temps de récupération des végétaux pour retour à une productivité primaire normale après une période de sécheresse. Notez la France où le temps de récupération est plus important au nord/nord-est qu'au sud/sud-ouest. Source : Schwalm et al., 2017
 
Il faut 6 mois en moyenne après une période de sécheresse pour que la végétation retrouve sa productivité normale. Il arrive que cette période soit plus longue que la sécheresse elle-même. Les végétaux des régions tropicales d'Amérique du Sud et d'Asie du Sud-Est sont les plus lents à se remettre (cela peut aller jusqu'à deux ans). Pour l'Amazonie, les chercheurs ont montré des effets particulièrement importants de sécheresses récurrentes alors que les arbres ne s'étaient pas encore remis des sécheresses passées. Le suivi de populations d'arbres en France effectué par l'INRA avait déjà montré que les hêtres et les chênes souffrent de sécheresses récurrentes plus que d'un épisode extrême mais isolé.

Par ailleurs, les chercheurs ont observé que le maintien de températures élevées ralentit le rétablissement des végétaux (même si la pluviométrie reste normale), ce qui ne peut manquer d'inquiéter en période de réchauffement climatique. Ce réchauffement ralentit la résilience de la productivité primaire, or celle-ci est un puits de carbone. Il y aurait donc un possible effet d'emballement : plus il y aura de réchauffement dans un contexte de sécheresse moins il y aura d'absorption de CO2.

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